Pourquoi y-a-t-il de la musique au Prisunic ?
– Hum… comment faire en sorte que la ménagère de -50 ans passe plus de temps dans mon supermarché – se demande Edouard ?
– Et si on lui mettait un slow – lui répondit le petit Vincent ?
– Tu te fous de ma gueule ?
– Absolument pas, j’ai récemment lu une étude sur l’influence du tempo musical sur les consommateurs.
– Précise gamin.
– Voilà, dans un supermarché, on passait la même musique partout, sauf qu’à des moments de la journée elle était plus rapide et à d’autres plus lente.
– Ok et ?…
– Et quand elle était lente les bonnes fem… les client.e.s restaient 17% plus longtemps dans le magasin et dépensaient 38% de plus.
– Ben voilà fiston, j’aime bien la musique… tu vas me mettre Still Lovin’ You en boucle et que ça saute.
J’ai été le témoin de cette étrange conversation dans un restaurant anglais où je participais à l’insu de mon plein gré à une expérience similaire.
Dans ce restaurant, passait du jazz (je sais…) et selon que le tempo était plus ou moins rapide, le comportement des gastronomes également.
Plus la musique était rapide, plus les gens mangeaient vite et consommait moins. Inversement avec la version lente, on reste un peu plus longtemps, on mange et on boit plus.
Le prix moyen du repas passe de 22,14£ à 27,33£…
Une fois qu’on a lu ça, on se demande pourquoi certains restos mettent de la soupe à fond.
Allez on prend la Delorean et on remonte jusqu’en 1992 dans un troquet d’étudiants.
On file du Coca à tout le monde et on leur demande de le siroter tranquille en faisant la papote.
On leur fait écouter du piano pour distraire ces garnements.
Premier groupe on leur passe la version lente (54 battements/minutes).
Deuxième groupe, la version rapide (132 battements/min).
Résultat :
Avec la musique rapide le Coca est sifflé en 10 minutes contre quasiment 14 avec la musique lente.
Bon je vous ai balancé plus de chiffres qu’un comptable qui essaie de se défendre, mais au final :
La musique a une vraie influence sur notre comportement et la vitesse à laquelle on effectue différentes taches.
Plus étonnant :
En 2002 une étude a porté sur le temps que les internautes passaient sur les pages d’un site. Pour faire court, plus la musique était rapide moins ils passaient de temps sur la page (9 sec pour un musique lente contre 6 pour la musique rapide).
Là où les choses se compliquent et sont contre-intuitive, c’est au niveau de la mémorisation.
Plus une musique est rapide, moins on passe de temps à lire une page… mais la mémorisation est plus importante !
Une musique rapide provoquerait plus d’activation au niveau l’attention de la mémoire…
Faut-il pour autant écouter du bon vieux hard rock bien gras en lisant un livre ?
Bien sûr !
Et pour les autres je vous laisse avec Sinatra qui disait :
« Le Rock’n’Roll est la plus brutale, la plus hideuse, la plus prostrée, la plus vicieuse des formes d’expressions qu’il m’ait malheureusement été donné d’écouter. »